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siège de Saragosse, dont chaque rue dut être emportée d’assaut, et qui coûta, dit-on, la vie à cent mille hommes (1808-1809). Les Portugais s’armèrent à l’exemple des Espagnols, et les deux peuples, soutenus incessamment par l’or et les troupes de l’Angleterre, prolongèrent leur résistance pendant cinq années. Aux batailles rangées succéda la guerre des guérillas ou bandes de volontaires, qui harcelaient les corps d’armée détachés, pillaient les convois, massacraient les hommes isolés, et ne pouvaient jamais être atteints dans leurs montagnes.

406. Campagne de Wagram, 1809. — Accroissements territoriaux. — Cependant l’Autriche avait repris les armes. Napoléon partit aussitôt pour la Bavière, gagna trois batailles en trois jours, à Abensberg, à Erkmühl et à Ratisbonne, rejeta les Autrichiens sur la rive gauche du Danube, entra une seconde fois dans Vienne, et par les sanglantes victoires d’Essling et de Wagram (6 juillet 1809), força l’empereur François à signer la paix (14 octobre) et à adhérer au blocus continental. Quelques mois auparavant le pape avait été dépouillé de ses États, pour avoir ouvert ses ports aux Anglais. Napoléon l’avait fait saisir au Vatican, et conduire à Savone, puis à Fontainebleau, où il le retint quatre ans prisonnier ; le patrimoine de l’Église fut réuni à l’empire et forma trois départements. L’année suivante, ce fut le tour de la Hollande ; elle était devenue un entrepôt de marchandises anglaises. L’empereur l’enleva au roi Louis, et en fit sept départements français. Le Valais et les villes Hanséatiques furent également réunis à l’empire. C’est à la suite de ces victoires et de ces agrandissements que l’empereur inaugura, le 15 août 1810, sur la place Vendôme à Paris, la colonne de la Grande Armée, élevée avec le bronze des canons conquis sur les Autrichiens dans la campagne de 1805.

407. L’impératrice Marie-Louise ; le roi de Rome. — Napoléon était au faîte de la puissance ; il commandait à 50 millions d’hommes, et son empire comptait 130 départements ; mais il lui manquait un héritier. Il répudia Joséphine, et il épousa, le 1er avril 1810. l’archiduchesse Marie-Louise, fille de l’empereur d’Autriche. Le 20 mars 1811, il en eut un fils qui reçut le nom de roi de Rome.

408. Campagne de Russie, 1812. — L’étonnante fortune du conquérant de l’Italie et de l’Égypte alla se briser contre