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de Richelieu, aide de camp du roi, qui assura le succès de la journée, en faisant enfoncer par l’artillerie une colonne anglaise qui, marchant droit devant elle sans s’ébranler, avait pénétré au cœur même de l’armée française. Au début de l’action, les officiers des deux partis avaient lutté de courtoisie : « Messieurs des gardes françaises, tirez ! » avait dit un capitaine anglais en ôtant son chapeau « À vous, messieurs les Anglais, lui avait-on répondu ; la maison du roi ne tire jamais la première. » La victoire de Fontenoy[1] fut suivie de celles de Rocoux[2] (1746), et de Laufelt[3] (1747). Mais en Italie et sur mer, la France eut le dessous : les désastreux combats livrés à la hauteur du cap Finisterre et de Belle-Île-en-Mer épuisèrent la marine française déjà en décadence. La paix d’Aix-la-Chapelle termina la guerre de la succession d’Autriche, en 1748 ; elle consacra, les droits de Marie-Thérèse, confirma la cession de la Silésie à la Prusse, donna Parme et Plaisance à un infant d’Espagne, et garantit la succession de la maison de Hanovre au trône d’Angleterre. Le cardinal de Fleury n’avait pas vu la fin de cette guerre ; il était mort en 1713 et n’avait pas été remplacé, le roi ayant déclaré qu’il gouvernerait seul désormais.

378. Jansénistes et Convultionnaires. — Le ministère de Fleury fut troublé au dedans par la querelle du Jansénisme. qui avait agité déjà le règne de Louis XIV[4] Les Jansénistes, condamnés deux fois pae le Saint-Singe en 1§53 et 1656, avaient vu renouveler leur condamnation en 1713. par la bulle Unigenitus ; ils refusèrent de se soumettre, et il fallut les poursuivre. Des deux maisons religieuses qu’ils avaient fondées à Port-Royal-des-Champs, près de Versailles, et à Port-Royal de Paris, l’une avait été dispersée en 1656, l’autre ruinée complètement en 1710. On em-

  1. Village à 7 kil. de Tournai, sur la droite de l’Escaut.
  2. Entre Liège et Maastricht.
  3. Laufelt ou Lawfeld, près de Maestricht.
  4. Elle avait pour objet les rapports de la liberté de l’homme avec la grâce.