disparaître peu à peu les hommes qui avaient contribué à sa grandeur et à sa puissance. Louvois était mort en 1691, huit ans après Colbert ; Turenne, Condé, Luxembourg n’existaient plus ; leurs élèves et leurs successeurs, Catinat, Vendôme, Villars, Boufilers se voyaient préférer des courtisans incapables, tels que Villeroi, Tallard, Marsin, etc. Le royaume était épuisé ; les finances étaient dans un état déplorable. Les ennemis, au contraire, avaient à leur tête deux grands capitaines, le prince Eugène, cadet de la maison de Savoie, qui, rebuté par Louis XIV, avait pris du service chez les Impériaux, et le duc de Marlborough, marié à la favorite de la reine Anne, qui venait de succéder a Guillaume III, son beau-frère.
361. guerre de la succession d’espagne. — La guerre s’engagea sur tous les points à la fois. L’incapable Villeroi se laissa surprendre dans Crémone par le prince Eugène ; mais Vendôme triompha à Luzzara, et Villars à Friedlingen, près de la Forêt-Noire, où il gagna son bâton de maréchal (1702). La victoire qu’il remporta l’année suivante à Hochstedt en Bavière, et les autres succès des Français sur le Rhin demeurèrent stériles par la défection du Portugal et de la Savoie. En 1704, commença pour la France une longue série de revers, inaugurée par la désastreuse bataille que Tallard et Marsin perdirent dans ces mêmes plaines de Hochstedt où Villars avait été vainqueur. Marlborough battit Villeroi à Ramillies, sur la Dyle, et le força d’évacuer les Pays-Bas, tandis que le prince Eugène chassait Marsin d’Italie, après l’avoir défait devant Turin (1706). Sur mer, les Anglais prirent en 1704 Gibraltar, qui est devenu pour eux une position militaire si importante. En Espagne, Philippe V fut détrôné par son rival l’archiduc Charles ; mais le général Berwick, fils naturel de Jacques II, attaché au service de la France, chassa l’archiduc de Madrid, et rendit la couronne à Philippe V par la victoire d’Almanza (1707).
362. louis xiv demande la paix. — traités d’utrecht et de rastadt. — Le cruel hiver de 1709 mit le comble à la détresse du royaume, et, pour ne pas prolonger ces maux, Louis XIV fit demander la paix aux conférences de Gertruydenberg ; il renonçait à soutenir son petit--