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principaux acteurs de la Fronde parmi la noblesse furent le prince de Conti, frère de Condé, le duc de Longueville, son beau-frère, les ducs de Bouillon, d’Elbeuf, de Vendôme, de Nemours et de La Rochefoucauld, le duc de Beaufort, surnommé le roi des halles, parce qu’il était l’idole de la populace, et surtout le fameux Paul de Gonndi, coadjuteur, puis archevêque de Paris, plus connu sous Le nom de cardinal de Retz, qui aimait à s’entendre appeler le petit Catilina, et qui disait qu’il faut plus de grandes qualités pour former un bon chef de parti, que pour faire un bon empereur de l’univers. À côté des jeunes seigneurs, nommons aussi les duchesses de Chevreuse et de Longueville.

343. émeutes et barricades. — guerre civile. — Les fautes de Mazarin fournirent au Parlement un prétexte pour s’immiscer dans l’administration. Les finances, étaient dans un tel désordre, que le ministre était réduit aux expédients pour se procurer des ressources. Deux édits fiscaux ayant excité une assez vive irritation, le Parlement se fit l’écho des plaintes générales. Mazarin crut imposer silence aux clameurs des mécontents par un coup d’autorité ; il fit arrêter (26 août 1648) le président Blancménil et le conseiller Broussel, qui s’étaient signalés entre tous par leur opposition : contre le ministre et contre la cour. À cette nouvelle, le peuple s’ameuta et courut au palais en criant : « Broussel et liberté ! » Par l’influence secrète du coadjuteur, on éleva des barricades dans toutes les rues, et le Parlement, en robe rouge, ayant à sa tête le premier président Mathieu Molé, alla forcer la régente à relâcher ses deux prisonniers. La cour, effrayée de ce mouvement populaire, s’enfuit en toute hâte à Saint-Germain, sans se donner le temps d’emporter ni meubles ni provisions ; le jeune roi dut coucher sur la paille, faute d’un lit. Par une ordonnance du 24 octobre, la Régente déclara que les impôts ne seraient légalement perçus, à l’avenir, que s’ils avaient été discutés et enregistrés librement par le Parlement. C’était une révolution qui