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Paris, s’obstina à prendre Saint-Quentin ; il donna ainsi à la France le temps de se remettre de sa frayeur.

284. prise de calais, 1558. — Le duc de Guise, qui combattait en Italie, fut rappelé et investi de pouvoirs illimités ; c’était le seul homme jugé capable de sauver le royaume. Il répara le désastre de Saint-Quentin par un beau fait d’armes. Au milieu de l’hiver, ce grand capitaine marcha sur Calais, et reconquit en huit jours sur les Anglais cette clef du royaume ; il y avait 211 ans qu’Edouard III s’en était emparé.

285. paix de cateau-cambrésis, 1559. — mort de henri ii. — La paix de Cateau-Cambrésis mit fin à la guerre : la France garda les Trois-Évechés et la ville de Calais ; Philibert-Emmanuel fut remis en possession de son duché de Savoie, dont il avait été dépouillé, et Henri II renonça à toute espèce de droits sur le royaume de Naples. Un double mariage scella ce traité : la fille du roi de France épousa Philippe II, et sa sœur, Philibert-Emmanuel. Au milieu des fêtes et des tournois qui eurent lieu à cette occasion, le roi fut blessé à l’œil gauche par un éclat de lance en joutant avec son écuyer Montgemery, et il expira au bout de quelques heures. Il n’avait régné que douze ans.

286. Troubles religieux. — Le règne de Henri II, comme celui de son père, se termina par des troubles religieux. Le protestantisme avait fait de Grands progrès. Dès 1547, il y avait en France dix-sept provinces et trente-trois villes dans lesquelles avaient pénétré les idées nouvelles. Henri II avait voulu en arrêter le développement par des édits qui ne firent qu’échauffer le zèle des protestants. Le peuple suivait dans les rues leurs processions, et chantait en chœur avec eux les Psaumes, traduits en français par Clément Marot ; les hautes classes de la société et le Parlement même passaient pour être en grande partie favorables a ceux qu’en appelait les’’huguenots, par corruption du mot allemand eidgenossen, qui signifie confédérés par serment. Déjà les protestants formaient presque un État dans l’État : Henri II se décida à frapper un coup vigoureux ; il fit saisir et mettre en jugement deux conseillers soupçonnés d’hérésie, Dufaur et Anne Dubourg ; mais, quelque diligence que l’on mît à instruire leur procès, le roi mourut avant que l’affaire fut terminée.