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de Foix (avril 1512). À vingt-trois ans il avait gagné trois batailles et soumis dix villes en deux mois. « Dieu nous garde de pareilles victoires ! » dit Louis XII en apprenant la mort de son neveu.

257. revers de la france. — Avec ce jeune héros périt la fortune de la France. Les Suisses rétablirent dans le Milanais le fils de l’ancien duc, et la journée de Novare, où La Trénoille et Trivulce furent battus, décida la retraite de l’armée française. Louis XII abandonna le Milanais après l’avoir possédé douze ans. La France elle-même était envahie. Au sud, Ferdinand-le-Catholique s’emparait de la Navarre, et menaçait de seconder une descente des Anglais en Guienne ; au nord, Henri VIII et l’empereur Maximilien étaient vainqueurs près de Guinegate[1] ; enfin à l’est, les Suisses assiégeaient Dijon. Si tous ces ennemis combinaient habilement leurs attaques, et ne rencontraient pas une résistance sérieuse, quatre-vingt mille hommes pouvaient se réunir sous les murs de Paris et en faire le siège. Mais les confédérés ne s’entendirent pas : Ferdinand-le-Catholique avait signé la paix à Orthez. La Trémoille sut contenir les Suisses et les éloigner par un traité qui leur promettait de grosses sommes d’argent. Le nouveau pape, Léon X, de la famille des Médicis, accepta les soumissions de Louis XII. Maximilien et Henri VIII consentirent aussi à traiter ; ils gardèrent leurs possessions, et le roi de France, veuf d Anne de Bretagne, épousa Marie d’Angleterre, sœur de Henri VIII. Louis XII ne jouit pas longtemps du repos que cette paix assurait à la France ; il mourut le 1er janvier 1515.

258. Louis XII père du peuple. — Son administration. — Louis XII mérita, par son administration, que les Etats-Généraux de Tours lui décernassent en 1506 le glorieux titre de Père du peuple, pour avoir donné la paix a sas sujets, remis le quart des taillas, et nommé de bons juges partout. Il cher-

  1. Cette bataille de Guinegate est désignée aussi sous le nom de Journée des Éperons, parce que les chevaliers français y plus usage de leurs éperons pour fuir que de leurs armes pour combattre ;