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livré ; il l’enferma au château de Loches, et l’y laissa mourir dans une longue captivité. Georges d’Amboise fut nommé gouverneur du pays, et y affermit par sa sagesse la domination française en la faisant aimer.

253. expédition de naples. — Louis XII songea alors à reprendre le royaume de Naples. Il s’unit avec Ferdinand-le-Catholtque pour faire cette conquête. Mais, après la victoire, les Espagnols et les Français ne purent s’entendre pour se partager la dépouille des vaincus. Louis XII, trompé par l’astucieux Ferdinand, n’envoya pas de renforts à ses généraux. Ceux-ci furent battus à Seminara, en Calabre, et à Cérignole, dans la Capitanate (1503), et l’année suivante, l’armée française fut con-trainte d’évacuer le royaume de Naples. Le traité de Blois (1505) en assura la possession à Ferdinand-le-Catholique. Les Espagnols restèrent ainsi pour longtemps maîtres du sud de l’Italie, pendant que les Français se maintenaient au nord.

254. ligue de cambrai, 1508. — Louis XII voulut se dédommager par la possession complète du Milanais. Or il rencontrait là un voisin redoutable, les Vénitiens, qui empiétaient sans cesse sur le duché. Pour leur reprendre ce qu’ils avaient usurpé, le roi de France fit alliance avec Ferdinand-le-Catholique, l’empereur Maximilien d’Autriche, et le pape Jules II. Chacun de ces princes avait des griefs particuliers et des reprises à exercer contre l’ambitieuse république de Venise. Telle fut la cause de la ligue de Cambrai. Louis XII, qui s’était chargé de la direction de la guerre, entra aussitôt en Italie avec une armée et gagna la bataille d’Agnadel. Venise se trouvait dans une situation critique ; les canons français envoyaient leurs boulets jusqu’aux lagunes de l’Adriatique ; elle se tira du danger par son habileté. Trop faible pour résister seule aux puissances unies contre elle, la république rappela ses armées et ses flottes, satisfit aux prétentions du pape et du roi de Naples en leur abandonnant ce qu’elle leur avait pris, et rompit ainsi la ligue de Cambrai.