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nant, pour se délivrer de sa tyrannie. Ces intrépides montagnards s’efforcèrent vainement de l’apaiser en lui exposant que leur pays était trop pauvre pour qu’il s’obstinât à le conquérir. Le duc fut inflexible. Réduits à défendre leur liberté, les Suisses gagnèrent les deux batailles de Granson et de Morat (1476). Ces sanglantes défaites furent la ruine du Téméraire ; il alla se faire tuer l’année suivante sous les murs de Nancy, en y assiégeant René II, duc de Lorraine.

241. guerre de la succession de bourgogne. — fin de la maison d’anjou. — Lorsque Louis XI, révolté contre son père, avait trouvé un asile à la cour de Bourgogne, Charles VII avait dit : « Mon cousin Philippe reçoit un loup qui mangera ses brebis. » Cette prédiction venait de s’accomplir à moitié. C’était le roi de France qui par ses intrigues avait causé la perte du Téméraire. Il lui restait à recueillir la succession du duc mort ; il y avisa immédiatement. Charles ne laissait qu’une fille, Marie de Bourgogne, qui épousa bientôt l’archiduc Maximilien d’Autriche, fils de l’empereur d’Allemagne Frédéric III. Louis XI fit envahir par ses armées la Bourgogne, la Franche-Comté, l’Artois et la Flandre. Les Flamands détestaient la domination française ; ils se mirent en état de défense. Il s’ensuivit une guérite peu importante, dans laquelle Maximitien vainquit les Français à la journée de Guinegate. La mort prématurée de Marie de Bourgogne, enlevée à l’âge de vingt-cinq ans, hâta la fin de cette guerre, qu’on peut considérer comme le prélude de la rivalité de la France et de la maison d’Autriche. Par le traité d’Arras (1482), Louis XI obtint la Bourgogne, les villes de la Somme et le comté de Boulogne ; il abandonna les Pays-Bas et la Flandre à Maximilien. L’Artois et la Franche-Comté devaient être réunis à la France comme dot de Marguerite d’Autriche, fille de Marie, qui fut fiancée au Dauphin. Vers cette époque mourut l’héritier du roi René de Provence, Charles d’Anjou, comte du Maine, qui légua au roi de France l’Anjou, le Maine, la Provence et ses droits sur le