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Florence. Vers le même temps, les frères Van-Eyck de Bruges inventèrent la peinture à l’huile.

233. Troubadours et trouvères. — Roman de la Rose. — L’histoire de la littérature en France, depuis Charlemagne jusqu’aux temps modernes, n’est que le récit d’un long et pénible enfantement. Grâce aux chants des troubadours ou poètes du Midi et des trouvères ou poètes du Nord ; qui parcouraient les châteaux et assistaient aux fêtes en célébrant les exploits des anciens preux ou chevaliers, la langue se forma peu-à-peu[1], et la poésie fit de bonne heure des progrès. Le premier grand monument qu’elle produisit fut le Roman de la Rose, composé de plus de dix-huit mille vers, et qui date du XIVe siècle. Selon Boileau, ce fut Villon qui, par ses ballades et ses rondeaux,


… Sut le premier, dans ces siècles grossiers,
Débrouiller l’art confus de nos vieux romanciers.


Ce poète est contemporain de Louis XI ; Il appartient donc aux temps modernes.

234. Théâtre. Mystères. — Pendant cette époque, la poésie dramatique était à peine sortie de l’enfance ; les plaisirs du théâtre n’avaient d’abord consisté que dans la représentation des mystères de la religion. Un des plus célèbres mystères représentait la passion de N.-S. J.-C ; la pièce se jouait dans une large rue ou bien sur une place. Tous les passants y prenaient part ou comme spectateurs ou comme acteurs. Les principaux personnages récitaient une sorte de dialogue en vers ou en prose rimée, auquel Ils ajoutaient souvent eux-mêmes ce que leur suggérait leur imagination. Les mystères furent aussi un des moyens qu’on employa pour distraire Charles VI dans ses accès de folie.

235. Philosophie scolastique. — Histoire. — La prose se forma plus lentement que la poésie. Les Universités maintinrent longtemps les esprits dans la barbarie d’un enseignement bizarre, fondé presque exclusivement sur les idées d’Aristote, et qui donnait en mauvais latin des connaissances confuses sur la théologie, la grammaire, l’astrologie, l’alchimie, etc. Toutefois la philosophie sco-

  1. La langue du Midi, où k’on disait oc pour oui, étaient la langue d’oc ; celle du nord, où l’on disait oyl pour oui, fut la langue d’oyl. Le nom de Languedoc est resté celui d’une province méridionales de la France.