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202. Caractère du nouveau roi. — Charles avait acquis, avant de monter sur le trône, une grande expérience des hommes et des choses. Les malheurs de sa régence avaient mûri son esprit avant l’âge. C’était un prince maladif, dont la santé avait été, dit-on, altérée par un poison que lai avait donné Charles-le-Mauvais. Les chroniqueurs nous le représentent enfermé dans son palais, au milieu des astrologues, des savants et des livres. Il s’appliqua à relever la fortune de la France, et il y réussit avec l’aide du chevalier breton Bertrand Duguesclin, qu’il attira et attacha à son service.

203. traités de saint-denis et de guérande. — duguesclin en espagne. — Les commencements de son règne furent marqués par deux traités importants. La victoire de Cocherel, remportée par Duguesclin sur les troupes du roi de Navarre, la veille du jour où Charles V fut sacré à Reims, et la bataille d’Auray en Bretagne, où le prétendant Charles de Blois fut tué et le héros breton fait prisonnier, décidèrent en 1365 la conclusion des traites de Saint-Denis et de Guérande. Le premier stipula la renonciation de Charles-le-Mauvais à ses prétentions sur la couronne de France. Le second consacra les droits de la maison de Montfort, et mit ainsi fin à la longue et sanglante guerre de la succession de Bretagne. Duguesclin, rendu à la liberté, fut chargé de délivrer la France du fléau des Grandes compagnies : on désignait ainsi la réunion de ces bandes de pillards que le licenciement des armées avait jetées sur les campagnes ; le nombre en grossissait tous les jours. Il les conduisit en Espagne contre Pierre-le-Cruel, à qui son frère Henri de Transtamare disputait le royaume de Castille, et assura le triomphe de ce dernier.

204. suite de la guerre de cent ans. — première période de succès. — Les hostilités avec l’Angleterre furent reprises en 1368. Les nobles de Gascogne ayant porté plainte au roi de France, leur premier suzerain, contre les exactions du prince de Galles, à qui Édouard III son père avait donné le gouvernement de la Guienne, Charles V saisit volontiers ce prétexte de renouveler la guerre. Le prince Noir fut cité à comparaître devant la cour des Pairs. Il ré-