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191. siege de calais, 1347. dévouement d’eustache de saint-pierre. — À la suite de cette bataille, Édouard III marcha sur Calais, qui était pour ainsi dire la clef de la France. Cette ville ne se rendit qu’après un siège d’une année, et lorsque la famine l’y contraignit. Édouard III voulait d’abord passer tous les habitants au fil de l’épée, pour les punir de leur héroïque résistance. Mais il consentit à épargner la ville à condition que six des plus notables bourgeois viendraient en chemise, nu-pieds et la corde au cou, lui offrir les clefs de la ville, et subiraient ensuite le dernier supplice. La France doit être fière de ses enfants, car toutes les fois que leur dévouement a été nécessaire à la patrie, il ne lui a pas fait défaut. Il se trouva dans Calais six généreux citoyens qui se dévouèrent à la mort pour le salut commun, Eustache de Saint-Pierre s’offrit le premier, et son exemple en entraîna cinq autres, dont l’histoire n’a pas conservé tous les noms, mais à qui elle gardera toujours un reconnaissant souvenir. Quand les six victimes furent arrivées dans la tente du roi d’Angleterre, Édouard ordonna qu’on fit venir le bourreau. Les prières de la reine d’Angleterre, Philippine de Hainaut, qui se jeta tout éplorée aux genoux de son mari, obtinrent leur grâce et leur liberté. Édouard III avait pris Calais le 4 août 1347 ; la ville fut peuplée d’Anglais, et ne redevint française que deux siècles plus tard (voir n° 284).

192. peste de florence, 1348. — les flagellants. — établissement de la gabelle. — Une trêve interrompit la guerre entre les deux pays ; mais la France fut ravagée par une peste horrible, connue sous le nom de peste de Florence, qui parcourut aussi, à ce qu’on assure, les autres contrées de l’Europe ainsi que l’Asie et l’Afrique. À ce fléau vinrent se joindre la famine, le massacre des Juifs et les folies des Flagellants, espèce de fanatiques qui parcouraient demi-nus les campagnes, se déchirant le corps à coups de verges, pour apaiser, disaient-ils, la colère de Dieu. Les maux du pays furent aggravés par de nouvelles charges publiques et par l’établissement de la gabelle ou impôt sur le sel. C’est à ce propos que le