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COLETTE ET ARTHUR SE FONT DES CONFIDENCES

son étourderie habituelle, ne crut pas devoir préciser que le lieu où se trouvaient les voyageurs était du côté d’Argelès et non pas du côté de Pierrefitte.


colette n’avait pas peur des animaux.

— Oui ! Oui ! ajouta Colette. C’est ça…

— Vous trouverez deux jeunes gens, une dame et une automobile à moitié démolie. »

Clic ! Clac ! Le fouet cingla l’air et l’attelage partit au grand trot.

« Maintenant, ne pensez-vous pas que nous pourrions goûter ? J’ai une faim terrible, dit Colette.

— Oui… mais il n’y a pas de pâtissier par ici… Allons donc jusqu’à la place de l’église, nous en trouverons peut-être là. »

Sur une terrasse d’où la vue s’étendait au loin, des femmes travaillaient en groupes, tandis que des marmots jouaient autour d’elles. Contre l’église se trouvaient quelques petites boutiques en plein vent où l’on vendait des cierges et des médailles.

Les marchandes se précipitèrent à la vue des jeunes voyageurs, tendant leurs articles et criant toutes à la fois :

« Mademoiselle, un cierge ?

— Ma petite demoiselle, une médaille… Votre prière sera exaucée… Un cierge, une médaille… »

Colette s’éloigna avec humeur.

« Elles sont assommantes, ces vieilles femmes. Quand Mlle Marlvin sera ici, nous achèterons quelque chose : pour l’instant, je veux goûter. »

Arthur fut de l’avis de Colette et, après avoir questionné une des marchandes, ils se dirigèrent vers une maison dans laquelle ils pénétrèrent en poussant simplement une porte.

Une jeune femme, qui tenait un bébé dans ses bras, alla chercher du lait, des gâteaux de maïs, des pains aux raisins, qu’elle posa sur une table.

« Mais, chuchota tout bas Colette à Arthur, vous avez de quoi payer ?

— Oui ! Oui ! dit Arthur en riant ; je n’ai pas beaucoup d’argent, mais enfin assez pour payer notre goûter. »

Ensuite les deux enfants se promenèrent dans Saint-Savin.

Comme le soleil commençait à descendre à l’horizon, Arthur dit tout d’un coup :

« Allons donc voir si nos voyageurs sont arrivés. »

Après avoir descendu des chemins sinueux et de petits escaliers, tourné plusieurs fois à droite, puis à gauche, ils se trouvèrent enfin sur une grande route.

« On peut faire quelques pas sur cette route, proposa Colette.

— Oui… sans aller trop loin… »