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où ses chevaux favoris paraissent les premiers dans la lice, montés par de jeunes et élégans jockeis. Il proclame lui-même les vainqueurs, et distribue de sa propre main les prix accoutumés,.

Les chevaux persans et turkomans, dont l’apparence est la même, diffèrent cependant des chevaux arabes en ce qu’ils sont plus corpulens, et leur poil plus rude au toucher. C’est aussi une opinion assez généralement répandue en Orient, que les derniers se distinguent des autres par la répugnance qu’ils montrent pour l’eau transparente, tandis que celle qui est trouble leur plaît à un tel point qu’ils ne manquent jamais d’y caracoler lorsqu’ils sont obligés d’y passer.




COMBATS DE COQS

À LUÇON, ÎLE PRINCIPALE DES PHILIPPINES


Les combats de coqs sont pour les habitans de Manille (capitale de Luçon), ce que les courses de taureaux sont pour les Espagnols. Il y a dans la ville, les faubourgs, et même les provinces, des endroits désignés par l’autorité pour les combats de coqs ; c’est là que ces intrépides animaux viennent défendre, au prix de leur sang et souvent de leur vie, les intérêts de leurs maîtres. Avant le combat, les arbitres, tirés de la foule des spectateurs qui entourent une petite arène couverte de sable fin, décident, après bien des discussions, si les combattans sont égaux en force, et surtout en pesanteur. La question résolue, de petites lames d’acier, longues, étroites, et d’une excellente trempe, arment la patte gauche de chacun des gladiateurs, que les caresses et les exhortations intéressées de leurs propriétaires excitent au combat. Pendant ce temps les paris ont lieu ; l’argent est prudemment opposé à l’argent ; enfin le signal est donné, les deux cogs se précipitent à la rencontre l’un de l’autre ; leurs yeux brillent, les plumes de la tête sont hérissées, et éprouvent un frémissement que partage une belle crête écarlate. C’est alors que l’animal le mieux dressé oppose l’adresse à la force et au courage aveugle de son ennemi. Ils dédaignent les coups de bec, ils savent combien est dangereux l’acier dont leurs pattes sont armées ; aussi les portent-ils toujours en avant, en s’élançant au-dessus du sol. Il est rare que le combat dure long-temps ; un des champions | tombe, le corps ouvert ordinairement par une large blessure ; il expire sur le sable, et devient la proie du maître de son vainqueur ; celui-ci, le plus souvent blessé lui-même, ne chante pas sa victoire ; emporté loin de l’arène, il est comblé de soins, et reparaît au combat quelques jours après, plus fier encore qu’auparavant, jusqu’à ce que le fatal coup d’éperon d’un rival heureux vienne terminer sa vie glorieuse. Si parfois les combattans tiennent la victoire en suspens, et s’arrêtent pour reprendre haleine, le vin chaud aromatisé leur est prodigué. Alors avec quelle avide et inquiète curiosité chaque parti compte leurs blessures ! Après quelques courts instans de repos, le combat recommence avec une nouvelle fureur, et ne finit que par la mort d’un des champions. Il arrive quelquefois qu’un coq, craignant la mort ou réconnaissant la supériorité de son adversaire, abandonne le champ de bataille après quelques efforts. Si, ramené deux fois an combat, les cris, les encouragemens de son maître ne peuvent ranimer son courage, les paris sont perdus, et le coq déshonoré va le plus souvent expier sa lâcheté sous l’ignominieux couteau de cuisine d’une maîtresse doublement irritée.

(Voyage de la Favorite autour du monde.)

Ce n’est pas seulement aux Philippines que le peuple se plaît aux combats de coqs. On sait combien ces sortes de spectacles ont encore d’attrait pour nos voisins d’Angleterre. En France on a tenté plusieurs fois d’introduire ce triste divertissement, notamment il y a quelques années à Paris, mais la spéculation était mauvaise, et n’a pas enrichi ses auteurs ; les affiches n’ont attiré le public qu’une seule fois.




LA SEMAINE.

CALENDRIER HISTORIQUE.


Protestantisme. — Évènemens contemporains. — Nécrologie.

15 avril 1598. — Édit de Nantes. Par cet édit, Henri IV autorise le libre exercice de la religion réformée dans tous les lieux du royaume qui sont dans le ressort immédiat d’un parlement. Les protestans peuvent faire imprimer leurs livres sans aucune censure, dans les villes où leur religion est permise. Ils sont déclarés aptes à remplir toutes les charges de l’État.

15 Avril 1798. — Le général Bernadotte, ambassadeur de la république, à Vienne, arbore à la porte de son hôtel le drapeau tricolore, surmonté du bonnet rouge, et portant ces mots : Liberté, Égalité. Le peuple assiège l’hôtel.

14 Avril 1696. — Mort de madame de Sévigné. Nous donnerons le portrait de cet écrivain.

14 Avril 1701. — Philippe V, petit-fils de Louis XIV, appelé en 1700 au trône d’Espagne, par le testament de Charles II, fait son entrée à Madrid. On avait préparé, pour célébrer sa venue, un petit auto-da-fe où l’on devait brûler quelques Juifs ; mais il défendit la cérémonie, à la grande surprise du peuple.

14 Avril 1814. — Décret du sénat qui confère le gouvernement provisoire de la France au comte d’Artois, sous le titre de lieutenant-général du royaume, « en attendant que Louis-Stanislas-Xavier de France, appelé au trône des Français, ait accepté la charte constitutionnelle. »




15 Avril 69. — Othon, empereur romain, ayant été vaincu à la bataille de Bedriac, par les généraux de Vitellius, conjure ses soldats de se joindre au parti victorieux. Il se retire dans sa chambre, où il se fait apporter un verre d’eau fraîche, et deux poignards qu’il met sous son chevet, après les avoir essayés. Le lendemain matin ses domestiques le trouvent mort d’un coup de poignard. Il avait trente et un ans.

15 Avril 1595. — Mort du Tasse la veille du jour où il devait recevoir au Capitole la couronne poétique que lui avait décernée le pape Clément VIII.




16 Avril 1788. — Mort de Buffon.

16 Avril 1799. — Combat du Mont-Thabor près du Jourdain. Le général Kléber avec le général Junot, et deux mille Français, soutiennent un long combat contre d’innombrables troupes de Turcs et d’Arabes. Le général Bonaparte, se détachant du siége d’Acre, disperse cette foule d’ennemis, où l’on comptait, en cavaliers seulement, plus de 25 mille hommes.

16 Avril 1815. — Le duc d’Angoulême a vainement essayé sur les bords du Rhône de soulever le peuple contre le retour de Napoléon. Il se rend prisonnier. Conduit à Cette, il recouvre la liberté en s’embarquant.




17 Avril 1355. — Marino Faliero, doge de Venise, accusé de conspiration contre la république, est jugé par le conseil des Dix, et a la tête tranchée sur le grand escalier.


17 avril 1446, La mer ayant rompu ses digues à Dor-