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ches, prompts, actifs, et d’une vitesse surprenante. Le ventre mince, les oreilles petites et la queue peu fournie, telles sont les marques distinctives par lesquelles on peut les reconnaître à la première vue. Presque toujours exempts de difformités apparentes, ils sont si doux et si dociles, qu’ils peuvent être soignés par les femmes ou par les enfans, avec lesquels souvent ils dorment sous la même tente. Jusqu’à l’âge de quatre ans, on ne leur met ni selle, ni fers :


(Une tête de cheval.)


ils sont communément nourris avec du lait de chameau, et peuvent supporter la soif plusieurs jours de suite. Les qualités physiques que les Arabes estiment le plus dans un cheval sont : le cou long et courbé, les oreilles délicatement formées et se touchant presque à leurs extrémités, la tête petite, les yeux grands et pleins de feu, la mâchoire inférieure étroite, la bouche découverte, les narines larges, le ventre peu développé, la jambe nerveuse, le pâturon court et flexible, le sabot dur et ample, la poitrine large, la croupe haute et arrondie. Quand l’animal réunit les trois beautés de la tête, du cou et de la croupe, ils le regardent comme parfait. Parmi les différens signes particuliers à chaque cheval, les uns sont regardés comme sinistres, les autres comme favorables.

Les diverses couleurs des chevaux arabes sont le bai-clair, le bai-brun, l’alezan, le blanc, le gris clair, le gris mêlé, le gris bleuâtre. Le noir et le bai-clair éclatant sont inconnus en Arabie ; on ne les trouve qu’en Perse, en Tartarie et en Turquie : Les races de Nejed sont communément regardées comme les plus nobles ; celles du Hejjaz, comme les plus belles ; celles d’Yémen, comme les plus robustes ; celles de Mésopotamie, comme les plus douces ; celles d’Égypte, comme les plus vives ; celles de Barbarie, comme les plus fécondes ; celles de Perse et du Kurdestan, comme les plus propres à la guerre ; celles de Syrie, comme ayant les plus belles couleurs.

Les chevaux de race furent toujours très en vogue chez les anciens Arabes, comme ils le sont encore chez leurs descendans. Les courses solennelles et nationales ont de tout temps occasionné des querelles sanglantes entre les tribus, dont les chefs, dans ces fêtes, se disputent la prééminence. Le shah de Perse actuel vient habituellement aux courses