qui étaient restés dans l’île après la conquête que Charles d’Anjou (frère de saint Louis, roi de France) avait faite du royaume de Naples et de Sicile, sur la maison impériale de Souabe. Le nombre des Français morts est supposé avoir été de huit mille. Un seul, nommé Desporcelets, fut sauvé, dit l’histoire, à cause de sa grande prudhommie et vertu.
30 Mars 1557. — Les magistrats de l’Hôtel-de-Ville de Paris font construire l’hôpital des Petites-Maisons.
30 Mars 1806. — Joseph Bonaparte est déclaré roi des Deux-Siciles.
31 Mars 1814. — Capitulation de Paris signée à deux heures du matin, par les colonels Denis et Fabvier, au nom des maréchaux Mortier et Marmont. À midi, l’empereur de Russie, le roi de Prusse, et le généralissime, font leur entrée à Paris, à la tête d’une grande partie de leurs troupes. Il y a hausse à la Bourse.
31 Mars 1816. — Mort de Ducis, poète tragique, qui, le premier, a essayé de transporter sur la scène française les drames de Shakspeare. Il était âgé de quatre-vingt-trois ans.
1er Avril 1790. — Publicité du livre rouge, où étaient inscrites, vers la fin de l’ancien régime, les sommes délivrées sur des ordres ou bons donnés du propre mouvement du roi. En faisant remettre ce livre à l’Assemblée nationale, le 5 mars précédent, Louis XVI avait scellé de bandes de papier les feuilles qui portaient les détails des sommes accordées par Louis XV. Ce scellé fut respecté. Le premier article du livre était en date du 19 mai 1774 ; le dernier, en date du 16 août 1789. Le dépouillement total des dépenses donna un total de 228 millions ; mais le comité des pensions déclara à l’Assemblée que le livre rouge n’était pas le seul registre qui contenait des preuves des dissipations de la cour, et qu’il était certain que les ordonnances du comptant, imaginées pour voiler une infinité de dépenses qu’on aurait eu honte d’avouer, s’élevait à de très fortes sommes. Les ordonnances avaient été, en 1787, dans l’année la moins chargée, de 82 millions ; et en 1783, l’année la plus chargée, de 145 millions.
1er Avril 1818. — Proclamation de Jean-Pierre Boyer, président de Haïti, au peuple et à l’armée de la république, à l’occasion de son avènement. Dans cette proclamation, datée du Port-au-Prince, chef-lieu de son gouvernement, il promet de soutenir les droits du peuple et l’indépendance de l’État.
2 Avril 991. — Hugues Capet fait prisonnier son compétiteur à la couronne, Charles, oncle de Louis V, dernier des rois de la seconde race, et mort sans enfans. Toute la nation se réunit en faveur de Hugues Capet, comte de Paris, descendant de Robert et d’Eudes.
2 Avril 1791. — Mort de Mirabeau (Honoré-Riquelti), âgé de quarante-deux ans. Nous consacrerons un article spécial à la biographie de cet homme célèbre.
2 Avril 1814. — Décret du Sénat dit Conservateur, qui déclare Napoléon déchu du trône ; le droit d’hérédité aboli dans sa famille ; le peuple français et l’armée déliés envers lui du serment de fidélité.
3 Avril 1203. — Jean-sans-Terre, roi d’Angleterre, poignarde dans un bateau, au pied de la tour de Rouen, le jeune Artus, son neveu, et le jette dans la Seine, où le corps fut pêché le lendemain. On l’inhuma dans l’église de Notre-Dame de Bonne-Nonvelle. Jean, chassé de ses terres de France, par suite de ce crime, perdit plus tard la couronne d’Angleterre par la haine de ses sujets.
3 Avril 1799. — Prise de Sour (ancienne Tyr) par le général Vial.
4 Avril 1284. — Mort d’Alphonse X, roi de Léon et de Castille, surnommé le Sage et l’Astronome.
4 Avril 1804. — Formation à Paris d’une société pour propager la vaccine. Plusieurs essais de l’inoculation de la vaccine avaient été faits, le 11 mai 1800, sur trente enfans, avec un fluide envoyé de Londres. C’est à Larochefoucauld-Liancourt que l’on doit l’introduction de ce préservatif contre la petite-vérole. Avant cette innovation, sur treize personnes atteintes par le virus variolique, il en mourait une.
4 Avril 1817. —. Mort de Masséna (maréchal duc de Rivoli, prince d’Esling).
5 Avril 1250. — Saint Louis est fait prisonnier en Égypte avec ses deux frères et ses principaux seigneurs. Il est mis en liberté moyennant 400 mille livres pour la rançon de ses compagnons, la reddition de Damiette pour sa propre rançon, et la promesse d’une trève de dix ans.
5 Avril 1795. — Traité de paix entre la république française et le roi de Prusse, conclu à Bâle, par François Barthélemy, neveu de l’auteur d’Anacharsis, et le baron de Hardenberg.
COOK
James Cook jouit sans contestation, et, on peut le dire avec vérité, dans toutes les contrées du monde, d’une haute célébrité. Il demeure comme un modèle offert à l’émulation des navigateurs, qui, marchant sur ses traces, n’ont guère eu qu’à compléter le cadre de ses travaux géographiques.
Aujourd’hui un voyage autour du monde n’offre guère plus de dangers qu’une croisière d’hiver dans la Manche ou sur le banc de Terre-Neuve ; il suffit néanmoins à la réputation d’un homme d’en avoir accompli un seul ; Cook en a fait trois, coup sur coup, dans l’espace de onze ans, et a pu résoudre, lui tout seul, les trois plus grandes questions qui occupaient les géographes de cette époque.
Le premier fut entrepris en 1768, pour aller observer dans une des îles du grand Océan le passage de Vénus sur le disque du soleil.
Nous expliquerons plus tard dans ce Magasin l’importance de cette mission scientifique, à laquelle le monde savant attachait le plus grand prix. Dalrymple, géographe habile, déjà connu par ses travaux dans l’Inde, avait composé le plan de cette campagne, la Société royale de Londres en avait rédigé les instructions ; la curiosité était partout excitée, les têtes couronnées partageaient l’empressement général ; mais dans la marine royale anglaise on ne connaissait, dans les grades convenables, aucun homme à qui l’on voulût confier cette mission.
Or, il y avait alors dans une position subalterne, James Cook, âgé d’environ quarante ans, fils d’un domestique de ferme. Ce marin, né le 27 octobre 1728, à Marton, dans le comté d’York, avait été mis en apprentissage chez un mercier de Newcastle, à l’âge de treize ans ; le voisinage de la mer ayant développé chez lui une passion prononcée pour la navigation, il s’était fait matelot sur un bâtiment à charbon ; à vingt-sept ans, il était passé, au même titre, sur un bâtiment de l’État ; et traversant successivement tous les emplois les plus obscurs et les plus pénibles de la marine, il put acquérir de lui-même, pendant cette humble période de sa vie, les connaissances astronomiques les plus élevées, et exécuter des travaux hydrographiques importans. Ces considérations le firent choisir, à l’honneur du gouvernement anglais, pour commander l’expédition scientifique la plus intéressante de l’époque.
