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pentir. D’autres épreuves mal conduites, tant en France qu’en Angleterre, ont peut-être fait exagérer ce que l’on a


(Le Zèbre. }


écrit sur l’indocilité du zèbre. Les conquêtes que l’homme a déjà accomplies sur les animaux sont un encouragement pour ambitionner de nouveaux triomphes.


SUCET REMORE (ECHENEIS REMORA).


Les echeneis, que les pêcheurs et les marins français nomment sucets, forment un genre de poissons dont la tête comprimée porte une grande plaque ovale composée de paires de lames, armées de crochets nombreux et très courts, au moyen desquels ces poissons peuvent s’accrocher aux rochers, à la carène des vaisseaux, aux très grands poissons, tels que les requins et les cétacés. La plaque et les moyens d’adhérence qu’elle procure à l’animal qui la porte constituent les caractères génériques ; le nombre des paires de lames a fourni le caractère distinctif de chaque espèce. La plaque du sucet remore est de plus de seize paires, et n’en a jamais vingt, en sorte qu’elle ne varie qu’entre dix-sept et dix-neuf. Ce poisson atteint rarement la longueur de trois décimètres (onze pouces), et cependant on lui attribuait de merveilleux effets.

On pensait qu’il pouvait arrêter dans sa course le plus grand vaisseau, malgré tontes les causes qui contribuaient à le mettre en mouvement : les voiles, les rames, le choc des flots soulevés par la tempête, rien de tout cela n’arrachera le vaisseau de la place où un petit poisson l’a fixé. À la bataille d’Actium, le navire de Marc-Antoine fut fixé par cet invisible obstacle, et ce fut ainsi qu’Auguste obtint la victoire et l’empire. Mais cet immense pouvoir du remore n’était pas la plus étonnante de ses facultés ; que penser de son action sur les tribunaux, dont il retardait, suspendait, arrêtait la marche ; de la faculté de retirer du fond d’un puits l’or qu’on y aurait laissé tomber, etc. ? Dès qu’une absurdité a pu forcer les barrières que le bon sens lui opposait, elle ne manque point d’auxiliaires qui viennent l’aider à prendre possession de l’intelligence humaine, et à s’y maintenir. Les croyances populaires an sujet du remora séduisaient l’imagination ; la poésie s’est empressée de leur prêter de nouveaux charmes, en les ornant de ses couleurs brillantes, L’éloquence même n’a pas dédaigné d’y chercher des allusions, de les appeler à l’appui de ses raisonnemens. Pline lui-même, qui voyait quelquefois la nature en poète plutôt qu’en naturaliste, crut à ces fables aussi fermement que le vulgaire de son temps ; il a fallu plus de vingt siècles pour dissiper le prestige. Enfin, les observations ont fait voir les choses telles qu’elles sont, et il est bien reconnu que le echenies n’arrêtent rien, qu’ils ne méritent pas même je nom de sucet : que la plaque au moyen de laquelle ils se cramponnent aux corps animés ou inanimés, lorsqu’ils veulent s’y fixer, est dépourvue d’organes de succion.

Tandis qu’on débitait en Europe, relativement à l'echeneis remora, toutes les extravagances dont on vient de parler, des pêcheurs africains savaient tirer parti d’une antre espèce qui fréquentait les côtes de Mozambique. Celui-ci est beaucoup plus grand que le remore ; sa nageoire caudale est forte, cartilagineuse. Lorsque l’un de ces echeneis est pris par les pêcheurs, ils l’emploient à la capture des tortues de mer ; profitant du moment où elles sommeillent à la surface des eaux, le poisson capteur est attaché à une corde que le pêcheur allonge ou raccourcit, pour guider ses mouvemens, et pour le guider sous l’imprévoyante tortue, à laquelle il s’attache ; celle-ci se trouve si fortement saisie, qu’on l’amène en toute sûreté, comme avec un harpon. Pour attacher le poisson à la corde sans gêner ses mouvemens, on fait passer un anneau dans la nageoire caudale.

L’espèce d’echeneis que les pêcheurs emploient ainsi sur


(Echeneis remora.)


les côtes de Mozambique, est celle que les naturalistes ont nommée naucrate ; elle est représentée dans la figure ci-jointe.


CLOCHE À PLONGEUR.


La cloche à plongeur, dont l’usage, déjà assez étendu, ne tardera certainement pas à s’accroître, est une des nouvelles conquêtes de l’industrie. Ce n’est pas que de nombreuses tentatives n’eussent été faites, assez anciennement, pour séjourner au fond des eaux : la curiosité de l’homme a toujours été éveillée à ce sujet, mais c’est seulement dans ces derniers temps que la pratique a pu tirer parti de toutes les recherches théoriques qui avaient été produites, et de tous les essais qui avaient été faits.

Cette cloche a été employée avec succès dans la construction du pont de Bordeaux, et maintenant nos grands ponts en sont munis. À Cherbourg, elle sert à visiter et à terminer les parois inférieures des bassins creusés dans le roc pour recevoir les vaisseaux de ligne. Avec son secours on peut travailler au fond des eaux presque aussi facilement qu’en plein champ : on creuse des rochers, on fait jouer la mine, on enlève des blocs de pierre les plus lourds, on les équarrit et on les maçonne.

Dernièrement, une frégate anglaise, la Thétis, qui portait plusieurs millions de piastres, fut jetée par la tempête