MAGASIN PITTORESQUE. 15 LA SEMAINE. CALENDRIER HISTORIQUE. 20 Février 1655.- La première pierre de l'église Saint- Sulpice à Paris est posée par la reine Anne d'Autriche. Morts célèbres. - Combat. Supplice. 1 16 Février 1710.-- Mort de Fléchier, historien et auteur de plusieurs oraisons funèbres remarquables, entre autres celle de Turenne. Il était fils d'un marchand de chandelle. Un gentilhomme lui ayant fait sentir un jour qu'il était par- venu de bien loin au siége épiscopal : « Avec cette manière >> de penser, lui répondit Fléchier, je crains que si vous étiez »né ce que je fus, vous n'eussiez toujours fait que des chan- 20 Février 1684.- Le Pont Royal, nommé alors le Pont Rouge, et pendant la révolution et l'empire le Pont des Tuileries, est emporté par les grandes eaux. L'année suí- vante on le rebåtit en pierre d'après les dessins d'un frère dominicain. Sa longueur est de 72 toises et sa largeur de 8. »> delles. »> 16 Février 1722. - Elargissement des grands chemins de France, et plantation d'arbres des deux côtés. 21 Février 1677. - Mort de Spinosa, l'un des plus grands génies des temps modernes, né à Amsterdam d'un mar- chand juif portugais. Il vécut long-temps à La Haye, chez de pauvres gens. Il avait appris, pour gagner sa nourriture, à polir des verres de lunette, et il était devenu dans cette partie un ouvrier très habile et très renommé. Il faisait aussi à la plume des portraits, des figures de fantaisie, et se re- présentait quelquefois lui-même sous le costume de Masa- niello. Sa dépense pour chaque jour ne s'élevait presque ja- mais à plus de cinq à six sous, tant il vivait sobrement. Il 17 Février 1524.-Le comte de Saint-Vallier, père de Diane de Poitiers, condamné à perdre la sa Diane de Poitiers, condamné à perdre la tête, reçoit sa grâce sur l'échafaud. La frayeur l'avait déjà frappé de mort. Il est pris d'une violente fièvre, et cesse de vivre en quelques in- stans. Cet évènement a donné lieu à un proverbe : la peur de Saint-Vallier. Un des premiers poètes de notre temps, M. Victor Hugo, a mis en comte de qu'il suppose avoir survécu à sa grâce, et être venu repro- cher en pleine cour à François Ier de ne l'avoir sauvé de la mort que pour déshonorer sa fille. Il a placé dans la bouche du vieillard ces vers: était en correspondance avec un grand nombre d'hommes célèbres. Un de ses amis, étant mort sans enfans, lui légua toute sa fortune, qui était immense; mais Spinosa refusa d'accepter ce legs, et restitua la succession à des parens éloi- gnés de son ami. La plus grande partie des oeuvres de Spinosa, écrites en latin, n'est pas encore traduite en français. L'accusation d'athéisme portée contre lui est fausse: Spinosa croyait en Dieu. Oh! mon scigneur le roi, puisqu'ainsi l'on vous nomme, Croyez-vous qu'un chrétien, un comte, un gentilhomme, Soit moins décapité, répondez, mon seigneur, Quand, au lieu de la tête, il lui manque l'honneur ?... ... Vous êtes roi, moi père, et l'âge vaut le trône. Nous avons tous les deux au front une couronne Où nul ne doit lever des regards insolens, Vous de fleurs-de-lis d'or, et moi de cheveux blancs. Roi, quand un sacrilége ose insulter la vôtre, C'est vous qui la vengez; c'est Dieu qui venge l'autre ! 17 Février 1694.-Mort de madame Deshoulières, au- teur de poésies d'une douce nalveté qu'on lit toujours avec plaisir. 22 Février 1680.-La Voisin et ses complices sont brûlés en place de Grève. Cette malheureuse s'était associée à une autre femme, la Vigoureux, et à un ecclésiastique nommé Lesage, pour vendre des poisons composés par l'Italien Exili. Ces poisons sont devenus célèbres sous le nom de Poudre de suc- Icession. Un nombre extraordinaire de morts subites dans Paris jetait depuis long-temps l'épouvante dans les esprits: on établit, à l'Arsenal, en 1680, pour rechercher les auteurs de ces crimes, la Chambre des poisons. Après de longues instructions, la Voisin et ses complices furent convaincus d'avoir vendu ces poisons. Leur procès, qui dura quatorze mois, fit sur le public une impression bien plus horrible que de notre temps le procès de Fualdès; des personnages dis- tingués de la cour y farent gravement compromis, entre autres deux nièces du cardinal Mazarin, la duchesse de Bouillon, la comtesse de Soissons, mère du prince Eugène, et même l'illustre maréchal de Luxembourg, qui demeura quelques mois en prison. Toute la faute de ces personnes paraît n'avoir été toutefois qu'une curiosité fâcheuse qui les avait conduites à consulter la Voisin comme devineresse. 18 Février 1429.- Journée des harengs. C'est le nom que l'histoire a conservé à un combat livré près d'Orléans par les Anglais, qui assiégeaient cette ville, contre les Fran- çais, qui voulaient y faire entrer un convoi de harengs et d'autres provisions de carême. Le comte Dunois fut blessé, et les Anglais, ce jour-là, eurent l'avantage; mais ils furent forcés de lever le siége le 8 mai suivant. 18 Février 1546.-Mort de Martin Luther, moine augus- tin, né dans le comté de Mansfeld, le 10 novembre 4485, d'un père forgeron. Luther a donné le signal de cette grande réforme religieuse du xvIe siècle qui a séparé de l'Eglise ro- maine une partie de l'Europe, et a les à la philosophie du XVIII° siècle. Ses écrits avaient été anathé- matisés par le pape Léon X dans une bulle du 20 juin 1520. Luther fit brûler la bulle du pape sur la place publique de Wittemberg. On appela d'abord ses partisans luthériens; devenus plus nombreux, ils reçurent le nom général de pro- testans, pour avoir protesté contre le décret de la diète de Spire, qui ordonnait de rester dans la foi catholique. 22 Février 1731.- Mort de Ruysch, célèbre anatoiniste, né à La Haye en 1638; il avait trouvé le moyen de conserver les corps morts avec toute l'apparence de la vie, sans dessè- chement apparent, sans ride, avec un teint fleuri et des membres souples, en sorte qu'ils ne paraisaient qu'endor- mis. Le czar Pierre lui acheta son cabinet en 1717. AGRICULTURE. Charles-Quint voulut s'opposer par la force aux progrès du protestantisme; cependant il y eut une époque où il ac- corda la liberté de religion aux protestans. Ce fut dans la diète de Nuremberg, en 1532. CHARRUES PRIMITIVES.-CHARRUE PERFECTIONNÉE. Les modifications qu'a subies la charrue en divers temps et en divers lieux sont intimement liées aux progrès qu'a faits l'agriculture elle-même. Il y a, en effet, entre le rameau 19 Février 1800.- Bonaparte établit sa résidence au Châ- d'arbre ou le crochet de bois grossièrement façonné avec le- teau des Tuileries. quel les indigènes de l'Amérique remuent à peine la terre (fig. 1), et les machines compliquées auxquelles les cultiva-
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