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ANDRE LAURIE

tout en grosseur des dimensions énormes. Nous avons parlé ailleurs des châtaigniers de l’Etna qui ont si longtemps figuré parmi les arbres colosses.

On connaît une douzaine d’espèces du genre castanea, habitant les régions tempérées de l’Europe, de l’Asie et de l’Amérique, mais l’espèce qui nous intéresse et qui appartient à l’Europe est le châtaignier commun dont les fruits sont l’objet d’un commerce considérable et entrent pour une large part dans l’alimentation des habitants de certaines régions, telles que le Limousin, l’Auvergne, le Périgord, la Savoie, la Corse et le Piémont.


Feuille de marronnier d’Inde.
Il est à coup sûr inutile de décrire la châtaigne, dont tout le monde connaît la physionomie et le goût. On sait de plus quelle consommation il s’en fait dans Paris, pendant l’hiver. Disons en passant que ces fameux marrons de Lyon que les marchands nous vendent sous ce titre fallacieux ne sont nullement des marrons, mais des châtaignes, par la raison fort simple que les vrais marrons, fruits des marronniers d’Inde qui ornent nos promenades, ne sont pas des fruits comestibles. Que ces châtaignes, ainsi qualifiées, soient plus grosses et peut-être meilleures que les autres, soit ; mais les appeler marrons, non ! Les botanistes protestent et se fâcheraient tout rouge si l’on persistait dans cette erreur.

Ed. Grimard.
(La suite prochainement.)

LES CHERCHEURS D’OR DE L’AFRIQUE AUSTRALE

COLETTE EN RHODESIA
(La guerre au Transvaal)
Par ANDRÉ LAURIE

XIII

Décisions nouvelles.


Quelques jours avaient passé depuis l’attaque du kopje. Déjà l’herbe repoussait dru sur le petit monticule qui marquait la place où reposaient les morts. Tout allait bien à l’ambulance installée dans la tranchée même, sous un abri de branches feuillues ; la plupart des blessés étaient sur pied et ceux qui, plus gravement atteints, devaient encore attendre le rétablissement, se trouvaient en bonne voie. Il n’en était pas un qui ne bénît ses hôtes, ses infirmiers et surtout son médecin ! Le docteur Lhomond, qui dirigeait un service d’ambulance admirablement compris, avait sous ses ordres deux jeunes médecins français accourus pour l’aider dans sa noble tâche. Henry et Gérard Massey, M. Martial Hardy, M. Massey, Le Guen lui-même étaient rapidement devenus sous sa direction des ambulanciers émérites. Tous ils avaient rendu, depuis l’ouverture de la campagne, des services très appréciés ; tel était, en particulier, l’effet contagieux de la gaieté et de la bonne humeur de Gérard pour rendre le courage aux désespérés, qu’un ordre du jour avait paru, prescrivant que « Gérard Massey, ambulancier, serait requis tous les jours pour une heure au moins auprès du lit des blessés les plus sérieusement atteints, afin, disait gravement la consigne, de les distraire de leurs souffrances et d’en hâter la fin par le secours qu’apportent