Page:Magasin d'Éducation et de Récréation, Tome XIII, 1901.pdf/358

Cette page n’est pas destinée à être corrigée.

LA GRANDE FORÊT

357

XVI11

Brusque dénouement.

La chance se déclarait pour les fugitifs. Tout ce tapage à l’intérieur de l’habitation n’avait attiré personne. Déserte la place, dé­ sertes les rues qui y débou­ chaient. Mais la difficulté était de se reconnaître au milieu de ce dédale obscur, de circuler entre les branchages, de ga­ gner par le plus court l’escalier de Ngala. Soudain, un Wagddi se pré­ senta devant Khamis et ses compagnons. C’était Lo-Maï, accompagné de son enfant. Le petit, qui les avait suivis pendant qu’ils se rendaient à la case de MséloTala-Tala, était allé prévenir son père. Celui-ci, redoutant quelque danger pour Khamis et ses compagnons, se hâta de les rejoindre. Comprenant alors qu’ils cherchaient à s’enfuir, il s’offrit à leur servir de guide. Ce fut heureux, car aucun d’eux n’aurait pu retrouver le chemin de l’escalier. Mais, lorsqu’ils arrivèrent en cet endroit, quel fut leur dés­ appointement ! L’entrée était gardée par Raggi et une dou­ zaine de guerriers. Forcer le passage, à quatre, serait-ce possible avec espoir de succès ?... Max Huber crut le moment venu d’utiliser sa carabine. Raggi et deux autres venaient de se jeter sur lui... Max Huber recula de quelques pas et fit feu sur le groupe. Raggi, atteint en pleine poitrine, tomba raide mort. Assurément, les Wagddis ne connaissaient

ni l’usage des armes à feu, ni leurs effets. La détonation et la chute de Raggi leur causèrent une épouvante dont on ne saurait donner une

idée. Le tonnerre, foudroyant la place pendant la cérémonie de ce jour, ne les eût pas plus terrifiés. Cette douzaine de guerriers se dis­ persa, les uns rentrant dans le village, les autres dégringolant l’escalier avec une pres­ tesse de quadrumanes. Le chemin devint libre en un instant. « En bas !... » cria Khamis. 11 n’y avait qu’à suivre Lo-Maï et le petit qui prirent les devants. John Cort, Max Huber,