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ÉD. GRIMARD

seul en France. Mais c’est le diable pour se faire comprendre, c’est tout au plus s’ils possèdent quatre mots de français. Quant au blanchisseur, c’est bien pis, il n’en connaît pas un seul. Je lui parle en français,
PARTANT EN VISITE
il me répond en malgache et nous ne savons ni l’un ni l’autre ce que nous nous sommes dit.

Quant à la nourriture, elle est à bon compte. J’ai un poulet pour 50 centimes, un beefsteak pour deux ou quatre sous. Nous mangeons des petits pois et des haricots verts tout comme à Paris.

Ce sont les denrées qui viennent de France qui sont chères ; tout ce qui est du pays est pour rien. Le riz et le thé réussissent très bien ici.

Le thé est une grande ressource, parce que le vin et l’eau, sauf celle d’une source particulière, sont également malsains.

Il ne fait pas chaud à Tananarive ; on supporterait très bien du feu. Malheureusement, toutes les cheminées sont postiches ; je me promène dans ma maison avec un collet sur le dos.

Les distractions ne nous manqueront pas. On a organisé toutes sortes de jeux au jardin de la Reine : tennis, croquet, quilles, boules, tonneau ; on termine ces exercices par des danses sur l’herbe aux sons de la musique malgache.

Rien ne me sera plus facile que d’en profiter.

Ma femme de chambre, qui a déjà servi chez des Européens, est une perle. Elle attache bébé sur son dos et, s’étant ainsi rendu la liberté de ses bras, elle lave, repasse, frotte, coud dans la perfection. Le cuisinier tient à honneur de composer lui-même ses menus, et le boy est extraordinaire ; il me dresse des tables ravissantes, dispose lui-même les corbeilles de fleurs ; puis il fait des petits bouquets qu’il pique avec goût sur la nappe, tout le long de la table ; et avec cela il a l’air si heureux, quand je reçois !

Tu vois que je ne suis pas bien à plaindre.

Chaque pays a son attrait. Quand on a près de soi une affection et un soutien, avec un peu de bonne volonté, de bonne humeur et d’habileté, partout on peut être heureux.

Je vous garde à tous, qui êtes loin de moi, un souvenir fidèle ; mais je réagis contre tout regret inutile, toute défaillance qui gâte notre vie et celle de ceux qui nous entourent.

M. Olivier.

MONOGRAPHIES VÉGÉTALES


LA PLANTE BIENFAITRICE (Suite.)


Le café et le thé sont boissons excellentes, mais à une condition, c’est qu’on les additionne de sucre. Le café noir, le café au lait, le thé pur ou blanchi par un nuage de lait ont