Page:Magasin d'Éducation et de Récréation, Tome XIII, 1901.pdf/135

Cette page n’est pas destinée à être corrigée.

I3Ù

JULES VERNE

été les premiers à y chercher refuge... de son premier coup de fusil, le déjeuner de

— C’est l’évidence, mon cher Max. Poursui­ midi fut assuré. vons nos recherches jusqu’au coude du rio... Tout en cheminant, les marcheurs ne ces­

— Cela est d’autant plus indiqué, John, que saient de regarder à leurs pieds, cherchant là finit la clairière, et je ne serais pas étonné quelque empreinte, un pas d’homme, ou quelque objet qui eût été laissé sur le sol. qu’un peu plus loin...

Malgré un minutieux examen, autant sur le

— Khamis ? » cria John Cort.

Le foreloper, remontant sur la berge, rejoi­ haut qu’au bas de la berge, on ne trouva rien. gnit les deux amis.

Nulle part ne furent relevées des traces de « Eh bien, ce radeau ?... demanda John passage ou de halte. Cort.

Lorsque Khamis et ses compagnons eurent

— Nous le réparerons sans trop de peine... atteint la première rangée d’arbres, ils furent salués par les cris d’une bande de singes. Ces Je vais rapporter les bois nécessaires.

— Avant de nous mettre à la besogne, pro­ quadrumanes ne parurent pas trop surpris de posa Max Huber, descendons la rive pendant l’apparition d’êtres humains. Ils s’enfuirent quelques centaines de pas. Qui sait si nous cependant. Qu’il y eut des représentants de la ne recueillerons pas d’autres objets, des usten­ gent simienne à s’ébattre entre des arbres, siles, par exemple, ayant une marque de on ne pouvait s’en étonner. C’étaient des fabrication qui apprendrait leur origine ?... Cela babouins, des macaques, des gibbons, qui se viendrait à propos pour compléter notre bat­ rapprochent physiquement des gorilles, des terie de cuisine par trop insuffisante !... Une chimpanzés et des orangs. Comme toutes les gourde et pas même une tasse ni une bouil­ espèces de l’Afrique, ils n’avaient qu’un rudi­ loire...

ment de queue, cet ornement étant réservé

— Vous n’espérez pas, mon cher Max, aux espèces américaines. « Après tout, fit observer John Cort, ce ne découvrir office et table où le couvert serait mis pour des hôtes de passage ?...

sont pas eux qui ont construit le radeau, et,

— Je n’espère rien, mon cher John, mais si intelligents qu’ils soient, ils n’en sont pas nous sommes en présence d’un fait inexpli­ encore à faire usage de cadenas...

— Pas plus que de cage, que je sache... cable... Tachons de lui découvrir une explica­ tion plausible.

répondit Max Huber.

— Soit, Max. — Il n’y a pas d’inconvénient,

— De cage ?... s’écria John Cort. A quel Khamis, à s’éloigner d’un ou deux kilomè­ propos, Max, parlez-vous de cage ?... tres ?...

— C’est qu’il me semble distinguer...

— A la condition de pas dépasser le tour­ là-bas... entre les fourrés... à une vingtaine nant, répondit le foreloper. Puisque nous de pas de la rive... une sorte de construction... avons la facilité de naviguer, épargnons les ’

— Quelque fourmilière en forme de ruche, marches inutiles...

comme en construisent les fourmis d’Afrique...

— Entendu, Khamis, répondit John Cort. répondit John Cort.

— Non, monsieur Max ne s’est pas trompé, D’ailleurs, tandis que le courant entraînera notre radeau, nous aurons tout le loisir d’ob­ affirma Khamis. li y a là... oui... on dirait server s’il existe des traces de campement même une cabane construite au pied de deux sur l’une ou l’autre rive. »

mimosas, et dont la façade serait en treillis... Les trois hommes et Llanga suivirent la

— Cage ou cabane, répliqua Max Iluber,berge, une sorte de digue, naturelle entre le voyons ce qu’il y a dedans... marécage à gauche et la rivière à droite. Des

— Soyons prudents, dit le foreloper, et vols d’oiseaux partaient à leur approche, défilons-nous à l’abri des arbres... canards et outardes pour la plupart. Après

— Et que pouvons-nous craindre ?... » s’écria que Max Huber eut abattu un gros échassier Max Huber, qu’un double sentiment d’impa