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JULES VE K NE
perroquets, des huppes, des hibous, des écu
John Cort et Max Iluber n’avaient pas eu
reuils volants, des merles, des perruches, des l’occasion d’exercer leur adresse contre ces tête-chèvres, sans compter les oiseaux-mou onjas, qui s’étaient tenus hors de portée. ches, agglomérés comme un essaim d’abeilles D’ailleurs, la chair d’antilope ne manquait entre les hautes branches ?...
pas encore, et il fallait ménager les muni
Les cris, c’étaient ceux d’une colonie si tions. Pas un coup de fusil ne devait retentir mienne. que poussaient dans un charivarique pendant cette traversée, tant qu’il ne s’agi accord des babouins à poil grisâtre, descolobes rait pas de la défense personnelle ou de la né encamaillés. des grenuches à fourrure noire, cessité de pourvoira la nourriture quotidienne. des macaques, des chimpanzés, des mandrilCe fut au bord d’une petite clairière que, le les. des gorilles, les plus vigoureux et les plus soir venu, Khamis donna le signal d’arrêt. Là redoutables singes de la faune africaine. Jus s’élevait un arbre haut de cent cinquante qu’alors, ces quadrumanes, bien qu’ils fussent pieds, dépassant la futaie environnante. A six en bandes, ne. s’étaient livrés à aucune mani mètres du sol, s’étendait son feuillage d’un festation hostile contre Khamis et ses com vert tirant sur le gris, entremêlé de fleurs pagnons. les premiers hommes, sans doute, d’un duvet blanchâtre qui tombait en neige qu’ils apercevaient au fond de cette forêt de autour d’un tronc à l’écorce argentée. C’était l’Afrique centrale. 11 y avait lieu de croire, en un de ces cotonniers d’Afrique, dont les effet, que jamais êtres humains ne s’étaient racines sont disposées en arcs-boutants, et aventurés sous ces massifs. De là, chez la sous lesquelles on peut trouver abri. gent simiesque, plus de curiosité que de
« Le lit est tout fait !... s’écria Max Huber. Pas colère. En d’autres parties, au Congo et au de sommier élastique, sans doute, mais un Cameroun, il n’en eût pas été de même. Depuis matelas de coton et nous en aurons l’étrenne ! » Le feu allumé avec lg briquet et l’amadou
longtemps, l’homme y a fait son apparition.
Les chasseurs d’ivoire, auxquels des centaines dont Khamis était amplement approvisionné, de bandits, indigènes ou non,prêtent leur con ce troisième repas fut semblable au premier cours, n’en sont plus à étonner des singes, du matin et au deuxième de la méridienne. depuis longtemps témoins des ravages que Par malheur,— mais comment ne point s’v ces aventuriers exercent, et qui coûtent tant résigner ? — le biscuit manquait,ce biscuit qui (h* vies humaines.
avait remplacé le pain pendant la campagne.
Après une première halte au milieu de la Il fallait se contenter des grillades qui, d’ail journée, une seconde fut laite à six heures du leurs, satisfirent l’appétit dans une large soir. Le cheminement avait présente parfois mesure. de réelles difficultés pour traverser d’inex
Le souper fini, avant d’aller s’étendre entre
tricables réseaux de lianes. Les couper et les les racines du cotonnier, John Cort dit au rompre exigeait un pénible travail. Toutefois, foreloper : sur une grande étendue du parcours s’étaient
« Si je ne me trompe, nous avons toujours
ouverts des sentiers fréquentés plus particu marché dans le sens du sud-ouest...
— Toujours, répondit Khamis, en même di
lièrement par les buffles, dont quelques-uns
furent entrevus derrière les huiliers, — entre rection que le soleil... Chaque fois que j’ai pu autres des onjas de forte taille.
l’apercevoir, j’ai relevé la route...
Ces ruminants ne laissent pas d’être redou
— A combien de lieues estimez-vous nos
tables, grâce à leur force prodigieuse, et les étapes pendant cette journée ?. chasseurs doivent éviter, quand ils les atta
— De quatre à cinq, monsieur John, et, si
quent, d’être chargés par eux. Les tirer entre nous continuons de la sorte, en moins d’un les deux yeux, pas trop bas, afin que la bles mois, nous aurons atteint les rives de l’Ousure soit foudroyante, c’est le plus sûr moyen banghi. de les abattre.
— Bon, reprit John Cort, n’est-il pas pru-