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(Oh ! des fleuves de lait vont fuir dans les ténèbres !
Et les cygnes sont morts au milieu des serpents !)
Et de ceux de la vierge qui succombe !
Princesses abandonnées en des marécages sans issues ;

Et ces yeux où s’éloignent à pleines voiles des navires illuminés dans la tempête !

Et le pitoyable de tous ces regards qui souffrent de
n’être pas ailleurs !

Et tant de souffrances presque indistinctes et diverses cependant !

Et ceux que nul ne comprendra jamais !
Et ces pauvres regards presque muets !
Et ces pauvres regards qui chuchotent !
Et ces pauvres regards étouffés !

Au milieu des uns on croit être dans un château qui sert d’hôpital !

Et tant d’autres ont l’air de tentes, lys des guerres, sur la petite pelouse du couvent !