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On enterre un frère d’armes à midi,
Tandis que les sentinelles prennent leur repas.

Allons aussi vers les plus faibles :
Ils ont d’étranges sueurs ;
Voici une fiancée malade,
Une trahison le dimanche
Et des petits enfants en prison.
(Et plus loin, à travers la vapeur,)
Est-ce une mourante à la porte d’une cuisine ?

Ou une sœur épluchant des légumes au pied du lit d’un incurable ?


Allons enfin vers les plus tristes :
(En dernier lieu, car ils ont des poisons.)
Oh ! mes lèvres acceptent les baisers d’un blessé !

Toutes les châtelaines sont mortes de faim, cet été, dans les tours de mon âme !