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MÉLISANDE.

Qui est-ce ?

ARKËL.

C’est… il ne faut pas t’effrayer… Il ne te veut pas le moindre mal, sois-en sûre… Si tu as peur, il s’en ira… Il est très malheureux…

MÉLISANDE.

Qui est-ce !

ARKËL.

C’est… c’est ton mari… c’est Golaud…

MÉLISANDE.

Golaud est ici ? Pourquoi ne vient-il pas près de moi ?

GOLAUD, se traînant vers le lit.

Mélisande… Mélisande…

MÉLISANDE.

Est-ce vous, Golaud ? Je ne vous reconnaissais presque plus… C’est que j’ai le soleil du soir dans les yeux… Pourquoi regardez-vous les murs ? Vous avez maigri et vieilli… Y a-t-il longtemps que nous ne nous sommes vus ?

GOLAUD, à Arkël et au médecin.

Voulez-vous vous éloigner un instant, mes pauvres amis… Je laisserai la porte grande ouverte… Un instant seulement… Je voudrais lui dire quel-