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Scène II

Les souterrains du château.
Entrent Golaud et Pelléas.
GOLAUD.

Prenez garde : par ici, par ici. — Vous n’avez jamais pénétré dans ces souterrains ?

PELLÉAS.

Si, une fois, dans le temps ; mais il y a longtemps.

GOLAUD.

Eh bien, voici l’eau stagnante dont je vous parlais… Sentez-vous l’odeur de mort qui monte ! — Allons jusqu’au bout de ce rocher qui surplombe et penchez-vous un peu. Elle viendra vous frapper au visage. Penchez-vous ; n’ayez pas peur… je vous tiendrai… donnez-moi… non, non, pas la main… elle pourrait glisser… le bras… Voyez-vous le gouffre ?… Pelléas ? Pelléas ?…

PELLÉAS.

Oui, je crois que je vois le fond du gouffre… Est-ce la lumière qui tremble ainsi ?… Vous…

GOLAUD.

Oui ; c’est la lanterne… Voyez, je l’agitais pour éclairer les parois.