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chose que l’âme des héros que recueillent et qu’absorbent nos âmes. Il est bon, par moments, de considérer les choses invisibles comme si on les voyait. C’est à quoi s’appliquèrent les grandes religions qui ne firent que représenter sous des formes appropriées aux mœurs qu’elles rencontraient les vérités latentes, profondes, instinctives, universelles et essentielles qui mènent l’humanité. Toutes ont pressenti et reconnu cette vérité haute entre les plus hautes : la communion des vivants et des morts, et lui ont donné des noms divers qui désignent la même certitude mystérieuse : réversibilité des mérites chez les chrétiens, transmigration ou réincarnation des âmes chez les bouddhistes, shintoïsme ou culte des ancêtres parmi les Japonais, qui sont plus convaincus que nul autre peuple que les morts ne cessent pas de vivre, dirigent tous nos actes,