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dans un autre groupe, l’avant-dernier de la race, celui qui précède immédiatement notre abeille domestique qui la couronne, j’entends le groupe des Méliponites, qui comprend les Mélipones et les Trigones tropicaux.

XII

Ici tout est organisé comme dans nos ruches. Il y a une mère probablement unique[1], des ouvrières stériles et des mâles. Même, certains détails y sont mieux réglés. Les mâles, par exemple, ne sont pas complètement oisifs, ils sécrètent de la cire. L’entrée de la cité est plus soigneusement défendue : durant les nuits froides une porte la ferme ; dans les nuits chaudes, une sorte de rideau qui laisse passer l’air.

Mais la république est moins forte, la vie

  1. Il n’est pas certain que le principe de la royauté ou de la maternité unique soit rigoureusement respecté chez les Méliponites. Blanchard pense avec raison que, étant dépourvues d’aiguillon et ne pouvant par conséquent s’entre-tuer aussi facilement que les reines-abeilles, plusieurs femelles vivent probablement dans la même ruche. Mais le fait n’a pu être vérifié jusqu’ici à cause de la grande ressemblance entre femelles et ouvrières et de l’impossibilité d’élever les Mélipones sous notre climat.