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ment. Il s’agit donc de démêler tout cela, de tirer profit des moindres intentions du surnaturel donateur, d’édifier en quelques jours ce qui prend d’ordinaire des années, de renoncer à des habitudes organiques, de bouleverser de fond en comble les méthodes de travail. Il est certain que l’homme n’aurait pas trop de toute son attention pour résoudre les problèmes qui surgiraient, et ne rien perdre de l’aide ainsi offerte par une providence magnifique. Pourtant, c’est à peu près ce que font les abeilles dans nos ruches modernes[1].

VI

La politique même des abeilles, ai-je dit, n’est probablement pas immobile. C’est le point le plus obscur et le plus difficile à constater. Je ne m’arrêterai pas à la manière variable dont elles traitent leurs reines, aux lois de l’essaimage propres à chaque ruche et qui parais-

  1. Puisque nous nous occupons une dernière fois des constructions de l’abeille, signalons en passant une particularité curieuse de l’Apis florea. Certaines parois de ses cellules à mâles sont cylindriques au lieu d’être hexagonales. Il semble qu’elle n’ait pas encore achevé de passer de l’une à l’autre forme et d’adopter définitivement la meilleure.