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modifié par le climat et les circonstances auxquelles il lui a fallu s’adapter. Toutes ces espèces ne diffèrent pas beaucoup plus entre elles qu’un Anglais ne diffère d’un Espagnol ou un Japonais d’un Européen. En bornant ainsi nos premières remarques, nous ne constaterons ici que ce que voient nos propres yeux, et dans ce moment même, sans le secours d’aucune hypothèse, quelque vraisemblable et impérieuse qu’elle soit. Nous ne passerons pas en revue tous les faits qu’on pourrait invoquer. Rapidement énumérés, quelques-uns des plus significatifs suffiront.

IV

Et d’abord, l’amélioration la plus importante et la plus radicale, qui correspondrait chez l’homme à d’immenses travaux : la protection extérieure de la communauté.

Les abeilles n’habitent pas comme nous des villes à ciel ouvert et livrées aux caprices du vent et de l’orage, mais des cités recouvertes tout entières d’une enveloppe protectrice. Or, à l’état de nature et sous un climat idéal, il n’en va pas ainsi. Si elles n’écoutaient que le