notre évolution morale, sociale, religieuse, politique et économique ?
Tout à l’heure, la plus vraisemblable des hypothèses scientifiques nous permettra de rattacher notre abeille domestique à la grande tribu des Apiens où se trouvent probablement ses ancêtres et qui comprend toutes les abeilles sauvages[1]. Nous assisterons alors à des transformations physiologiques, sociales, économiques, industrielles et architecturales plus extraordinaires que celles de notre évolution humaine. Pour l’instant, nous nous en tiendrons à notre abeille domestique proprement dite. On en compte environ seize espèces suffisamment distinctes ; mais au fond, qu’il s’agisse de l’Apis Dorsata, la plus grande, ou de l’Apis Florea, la plus petite que l’on connaisse, c’est exactement le même insecte plus ou moins
- ↑ Voici la place qu’occupe l’abeille domestique dans la classification scientifique :
ClasseInsectes.OrdreHyménoptères.FamilleApides.GenreApis.EspèceMellifica.
Le terme Mellifica est celui de la classification linnéenne. Il n’est pas des plus heureux, toutes les Apides, sauf peut-être certaines espèces parasites, étant mellifiques. Scopoli dit : cerifera ; Réaumur, domestica ; Geoffroy, gregaria. L’Apis ligustica, l’abeille italienne, est une variété de l’Apis Mellifica.