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LIVRE VII

LE PROGRÈS DE L’ESPÈCE

I

Avant de clore ce livre, comme nous avons clos la ruche sur le silence engourdi de l’hiver, je veux relever une objection que manquent rarement de faire ceux à qui l’on découvre la police et l’industrie surprenante des abeilles. Oui, murmurent-ils, tout cela est prodigieux mais immuable. Voilà des milliers d’années qu’elles vivent sous des lois remarquables, mais voilà des milliers d’années que ces lois sont les mêmes. Voilà des milliers d’années qu’elles construisent ces rayons étonnants auxquels on ne peut rien ajouter ni retrancher, et où s’unit, dans une perfection égale, la science du chimiste, à celle du géomètre, de l’architecte