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paru moins incompréhensible, moins diverse ni moins étonnante.

XVII

Et pourtant, il serait difficile de ne pas reconnaître que des actes qui ont tout l’aspect d’actes de prudence et d’intelligence, provoquent et soutiennent les hasards fortunés. D’où émanent-ils ? Du sujet même ou de la force où il puise la vie ? Je ne dirai pas « peu importe », au contraire : il nous importerait énormément de le savoir. Mais en attendant que nous l’apprenions, que ce soit la fleur qui s’efforce d’entretenir et de perfectionner la vie que la nature a mise en elle, ou la nature qui fasse effort pour entretenir et améliorer la part d’existence que la fleur a prise, que ce soit enfin le hasard qui finisse par régler le hasard ; une multitude d’apparences nous invitent à croire que quelque chose d’égal à nos pensées les plus hautes sort par moments d’un fonds commun que nous avons à admirer sans pouvoir dire où il se trouve.

Il nous semble parfois qu’une erreur sorte de ce fonds commun. Mais bien que nous