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blait pour lui l’autre voile dont la nature enveloppe toute chose, surprenait les secrets les plus profonds du génie qui formait ce rayon de miel invisible, comme pour nous apprendre qu’il n’est point d’état où nous devions renoncer à espérer et à chercher la vérité. Je n’énumérerai pas ce que la science apicole doit à Huber, j’aurai plus tôt fait de dire ce qu’elle ne lui doit point. Ses Nouvelles observations sur les abeilles, dont le premier volume fut écrit en 1789 sous forme de lettres à Charles Bonnet, et dont le second ne parut que vingt ans plus tard, sont restées le trésor abondant et sûr où vont puiser tous les apidologues. Certes, on y trouve quelques erreurs, quelques vérités imparfaites ; depuis son livre on a beaucoup ajouté à la micrographie, à la culture pratique des abeilles, au maniement des reines, etc., mais on n’a pu démentir ou prendre en défaut une seule de ses observations principales qui demeurent intactes dans notre expérience actuelle, et à sa base.

III

Après les révélations de Huber, il y a quelques années de silence ; mais bientôt Dzierzon, curé