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timent qui augmente ou réduit la force proportionnelle de l’essaim. Je me suis, à maintes reprises, appliqué à évaluer le rapport du nombre des abeilles qui le composent à celui des abeilles qui demeurent ; et bien que les difficultés de l’expérience ne permettent guère d’arriver à une précision mathématique, j’ai pu constater que ce rapport, si l’on tient compte du couvain, c’est-à-dire des naissances prochaines, était assez constant pour qu’il suppose un véritable et mystérieux calcul de la part du génie de la ruche.

XI

Nous ne suivrons pas les aventures de ces essaims. Elles sont nombreuses et souvent compliquées. Quelquefois, deux essaims se mêlent ; d’autres fois, dans le branle-bas du départ, deux ou trois des reines prisonnières échappent à la surveillance des gardiennes et rejoignent la grappe qui se forme. Parfois encore, une des jeunes reines, environnée de mâles, profite du vol d’essaimage pour se faire féconder, et entraîne alors tout son peuple à une hauteur et à une distance extraordinaires. Dans