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roger l’entrée des cités merveilleuses, reconnaît et comprend ce qu’annonce le dialogue de la vierge qui erre et des vierges captives.

VIII

Cette réclusion prolongée est d’ailleurs favorable aux jeunes vierges, qui en sortent mûries, déjà vigoureuses et prêtes à prendre l’essor. D’autre part, l’attente a raffermi la reine libre et l’a mise à même d’affronter les périls du voyage. Le second essaim ou essaim secondaire quitte alors la demeure, ayant à sa tête la première née des reines. Immédiatement après son départ, les ouvrières restées dans la ruche délivrent une des prisonnières qui recommence les mêmes tentatives meurtrières, pousse les mêmes cris de colère, pour quitter la ruche à son tour, trois jours après, à la tête du troisième essaim, et ainsi de suite, en cas de fièvre d’essaimage, jusqu’à l’épuisement complet de la cité-mère.

Swammerdam cite une ruche qui, par ses essaims et les essaims de ses essaims, produisit ainsi trente colonies en une seule saison.

Cette multiplication extraordinaire s’observe