Page:Maeterlinck - La Vie des abeilles.djvu/160

Cette page a été validée par deux contributeurs.

idéale, sans qu’une cellule soit perdue, sans qu’il y ait dans la suite de leurs édifices un quartier sacrifié, enfantin, hésitant et barbare, ou une zone inutilisable. Mais déjà je crains de m’être égaré dans bien des détails dénués d’intérêt pour un lecteur qui n’a peut-être jamais suivi des yeux un vol d’abeilles ou qui ne s’y est intéressé qu’en passant, comme nous nous intéressons tous en passant à une fleur, à un oiseau, à une pierre précieuse, sans demander autre chose qu’une distraite certitude superficielle, et sans nous dire assez que le moindre secret d’un objet que nous voyons dans la nature qui n’est pas humaine, participe peut-être plus directement à l’énigme profonde de nos fins et de nos origines, que le secret de nos passions les plus passionnantes et le plus complaisamment étudiées.

XXII

Pour ne pas alourdir cette étude, je passe également sur l’instinct assez surprenant qui les fait parfois amincir et démolir l’extrémité de leurs rayons quand elles veulent prolonger ou élargir ceux-ci ; et, cependant, on con-