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encore à examiner plus d’une question intéressante, par exemple la forme des premières cellules qui s’attachent au toit de la ruche, et qui est modifiée de manière à toucher ce toit par le plus grand nombre de points possible.

Il faudrait remarquer aussi, non pas tant l’orientation des grandes rues, déterminée par le parallélisme des rayons, que la disposition des ruelles et passages ménagés çà et là au travers ou autour des gâteaux pour assurer le trafic et la circulation de l’air, et qui sont habilement distribués de manière à éviter de trop longs détours ou un encombrement probable. Il faudrait enfin étudier la construction des cellules de transition, l’instinct unanime qui pousse les abeilles à augmenter, à un moment donné, les dimensions de leurs demeures, soit que la récolte extraordinaire demande de plus grands vases, soit qu’elles jugent la population assez forte ou que la naissance des mâles devienne nécessaire. Il faudrait admirer en même temps l’économie ingénieuse et l’harmonieuse certitude avec laquelle elles passent, dans ces cas, du petit au grand ou du grand au petit, de la symétrie parfaite à une asymétrie inévitable, pour revenir, dès que le permettent les lois d’une géométrie animée, à la régularité