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ble, Réaumur proposa l’alvéole de l’abeille[1].

Chacun de ces alvéoles est un tuyau hexagone posé sur une base pyramidale, et chaque rayon est formé de deux couches de ces tuyaux opposés par la base, de telle manière que chacun des trois rhombes ou losanges qui constituent la base pyramidale d’une cellule de l’avers forme en même temps la base également pyramidale de trois cellules du revers.

C’est dans ces tubes prismatiques qu’est emmagasiné le miel. Pour éviter que ce miel s’en échappe pendant le temps de sa maturation, ce qui arriverait inévitablement s’ils étaient strictement horizontaux comme ils paraissent l’être, les abeilles les relèvent légèrement selon un angle de quatre ou cinq degrés.

« Outre l’épargne de cire, dit Réaumur en considérant l’ensemble de cette merveilleuse construction, outre l’épargne de cire, qui résulte de la disposition des cellules, outre

  1. On rejeta, non sans motifs, cet étalon. Le diamètre des alvéoles est d’une régularité admirable, mais, comme tout ce qui est produit par un organisme vivant, il n’est pas mathématiquement invariable dans la même ruche. En outre, comme le fait remarquer M. Maurice Girard, les diverses espèces d’abeilles ont un apothème d’alvéole distinct, de sorte que l’étalon serait différent d’une ruche à l’autre, suivant l’espèce d’abeilles qui s’y trouve.