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floraison, pour se consacrer à la visite des fleurs de chou ou de colza.

« Chaque jour, elles règlent ainsi leur distribution sur les plantes, de manière à récolter le meilleur liquide sucré dans le moins de temps possible.

« On peut donc dire que la colonie d’abeilles, aussi bien dans ses travaux de récolte que dans l’intérieur de la ruche, sait établir une distribution rationnelle du nombre d’ouvrières, tout en appliquant le principe de la division du travail. »

XI

Mais, dira-t-on, que nous importe que les abeilles soient plus ou moins intelligentes ? Pourquoi peser ainsi, avec tant de soin, une petite trace de matière presque invisible, comme s’il s’agissait d’un fluide dont dépendissent les destinées de l’homme ? Sans rien exagérer, je crois que l’intérêt que nous y avons est des plus appréciables. À trouver, hors de nous une marque réelle d’intelligence, nous éprouvons un peu de l’émotion de Robinson découvrant l’empreinte d’un pied humain