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pris toutes les précautions possibles pour que les abeilles ne fussent pas directement attirées par l’odeur du miel, j’y vois qu’en moyenne quatre fois sur dix une abeille en amenait d’autres.

J’ai même rencontré un jour une extraordinaire petite abeille italienne, dont j’avais marqué le corselet d’une tache de couleur bleue. Dès son second voyage elle arriva avec deux de ses sœurs. J’emprisonnai celles-ci sans la troubler. Elle repartit, puis reparut avec trois associées que j’emprisonnai encore, et ainsi de suite jusqu’à la fin de l’après-midi, où, comptant mes captives, je constatai qu’elle avait communiqué la nouvelle à dix-huit abeilles.

Au résumé, si vous faites les mêmes expériences, vous reconnaîtrez que la communication, si elle n’est pas régulière, est à tout le moins fréquente. Cette faculté est tellement connue des chasseurs d’abeilles en Amérique, qu’ils l’exploitent quand il s’agit de découvrir un nid. « Ils choisissent, dit M. Josiah Emery (cité par Romanes dans l’Intelligence des animaux, t. I, p. 117) ils choisissent, pour commencer leurs opérations, un champ ou un bois loin de toute colonie d’abeilles apprivoisées. Arrivés sur le