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LA FÉE

Voilà qui est des mieux. Du reste, il est trop tard pour reculer ; vous n’avez plus le choix, vous sortirez tous avec nous… Mais toi, le Feu, ne t’approche de personne, toi, le Chien, ne taquine pas le Chat, et toi, l’eau, tiens-toi droite et tâche de ne pas couler partout…

(Des coups violents sont encore frappés à la porte de droite.)

TYLTYL, Écoutant.

C’est encore papa !… Cette fois, il se lève, je l’entends marcher…

LA FÉE

Sortons par la fenêtre… Vous viendrez tous chez moi, où j’habillerai convenablement les animaux et les phénomènes… (Au Pain.) Toi, le Pain, prends la cage dans laquelle on mettra l’Oiseau-Bleu… Tu en auras la garde… Vite, vite, ne perdons pas de temps…

(La fenêtre s’allonge brusquement, comme une porte. Ils sortent tous, après quoi la fenêtre reprend sa forme primitive et se referme innocemment. La chambre est redevenue obscure, et les deux petits lits sont plongés dans l’ombre. La porte à droite s’entr’ouvre, et dans l’entrebâillement paraissent les têtes du père et de la mère Tyl.)

LE PÈRE TYL

Ce n’était rien… C’est le grillon qui chante…