Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/34

Cette page a été validée par deux contributeurs.
l’armoire, poussant simultanément un grand cri, disparaissent dans une trappe, et à leur place surgissent deux personnages, dont l’un porte un masque de bouledogue, et l’autre une tête de matou. Aussitôt, le petit homme au masque de bouledogue — que nous appellerons dorénavant le Chien — se précipite sur Tyltyl qu’il embrasse violemment et accable de bruyantes et impétueuses caresses, cependant que le petit homme au masque de matou — que nous appellerons plus simplement le Chat — se donne un coup de peigne, se lave les mains et se lisse la moustache, avant de s’approcher de Mytyl.)
LE CHIEN, hurlant, sautant, bousculant tout,
insupportable.

Mon petit dieu !… Bonjour ! bonjour, mon petit dieu !… Enfin, enfin, on peut parler ! J’avais tant de choses à te dire !… J’avais beau aboyer et remuer la queue !… Tu ne comprenais pas !… Mais maintenant !… Bonjour ! bonjour !… Je t’aime !… Je t’aime !… Veux-tu que je fasse quelque chose d’étonnant ?… Veux-tu que je fasse le beau ?… Veux-tu que je marche sur les mains ou que je danse à la corde ?…

TYLTYL, à la Fée.

Qu’est-ce que c’est que ce monsieur à tête de chien ?…

LA FÉE

Mais tu ne vois donc pas ?… C’est l’âme de Tylô que tu as délivrée…