Page:Maeterlinck-L'oiseau bleu-1909.djvu/169

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

TYLTYL, s’éveillant

Quoi ?… La Lumière ?… Où est-elle ? Non, non, ne t’en vas pas…

LA MÈRE TYL

La Lumière ?… mais bien sûr qu’elle est là… Il y a déjà pas mal de temps… Il fait aussi clair qu’à midi, bien que les volets soient fermés… Attends un peu que je les ouvre… (Elle pousse les volets, l’aveuglante clarté du grand jour envahit la pièce.) Là, voilà !… Qu’est-ce que t’as ?… T’as l’air tout aveuglé…

TYLTYL, se frottant les yeux.

Maman, maman !… C’est toi !…

LA MÈRE TYL

Mais bien sûr que c’est moi… Qui veux-tu que ce soit ?…

TYLTYL

C’est toi… Mais oui, c’est toi !…

LA MÈRE TYL

Mais oui, c’est moi… Je n’ai pas changé de visage cette nuit… qu’as-tu donc à me regarder comme un émerveillé ?… J’ai peut-être le nez à l’envers ?…

TYLTYL

Oh ! que c’est bon de te revoir !… Il y a si longtemps, si longtemps !… Il faut que je t’embrasse tout de suite… Encore, encore, encore !… Et puis, c’est bien mon lit !… Je suis dans la maison !…