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Tableau X

LE RÉVEIL


Le même intérieur qu’au premier tableau, mais tout, les murs, l’atmosphère, y paraît incomparablement, féeriquement plus frais, plus riant, plus heureux. — La lumière du jour filtre gaiement par toutes les fentes des volets clos.


(À droite, au fond de la pièce, en leurs deux petits lits, Tyltyl et Mytyl sont profondément endormis. — Le Chat, le Chien et les Objets sont à la place qu’ils occupaient au premier tableau, avant l’arrivée de la Fée. — Entre la Mère Tyl.)

LA MÈRE TYL, d’une voix allègrement grondeuse.

Debout, voyons, debout ! les petits paresseux !… Vous n’avez donc pas honte ?… Huit heures sont sonnées, le soleil est déjà plus haut que la forêt !… Dieu ! qu’ils dorment, qu’ils dorment !… (Elle se penche et embrasse les enfants.) Ils sont tout roses… Tyltyl sent la lavande et Mytyl le muguet… (Les embrassant encore.) Que c’est bon les enfants !… Ils ne peuvent pourtant pas dormir jusqu’à midi… On ne peut pas en faire des paresseux… Et puis, je me suis laissée dire que ce n’est pas trop bon pour la santé… (Secouant doucement Tyltyl.) Allons, allons, Tyltyl…