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son Rival ; mais il se trouvoit encore plus malheureux par la cruelle pensée qu'Horace menoit Clelie à Rome. Ce n'est pas qu'il ne fust bien aise qu'elle ne fust plus sous la puissance de la cruelle Tullie, & sous la tirannie de Tarquin ; mais c'est qu'il n'y avoit rien de si rigoureux pour luy que de penser qu'Horace redonnoit la liberté à Clelie. Il est vray que s'il eust sçeu ce qui se passoit dans le cœur de cette belle Personne il eust esté consolé : car encore que mille raisons deussent luy donner de la joye d'aller à Rome, il y avoit pourtant des instans où elle avoit un extreme chagrin de voir que c'estoit Horace qui l'y conduisoit. Elle aprehendoit mesme qu'Aronce & luy n'en vinssent aux dernieres extremitez, quoy qu'Horace fust infiniment obligé