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teſmoins de l’audace et de la fureur de Sextus, n’ont pû l’empeſcher de commettre vn crime ſi effroyable qu’à peinele peut-on dire, & que la Vertueuſe Lucrece, quoy qu’elle n’y euſt aucune part, n’a pû ſe reſoudre à viure plus long temps ; & a mieux aimé mourir que de demeurer en eſtat de s’en pouuoir ſeulement ſouuenir. Mais ſi Lucrece innocente a pery pour le crime de Sextus, il eſt bien iuſte que Sextus periſſe pour vanger la mort de l’innocente Lucrece. C’eſt donc à vous genereux Romains, à qui Lucretius demande iuſtice de la mort de ſa fille vnique ; & c’eſt auſſi à vous que Collatin la demande de l’outrage qu’il a reçeu d’un Prince qui deuoit eſtre ſon Protecteur. Car à qui ces illuſtres malheureux peuuent-ils s’adreſſer pour tirer vangeance de leur ennemy ? ſera-ce à la fiere Tullie Mere de cét iniuſte Prince ? à elle, dis-ie, qui n’a point fait de ſcrupule d’empoiſonner ſon premier Mary, qui