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comme il vint du monde, Tiberinus ne pût importuner la Princeſſe des Leontins de ſa paſſion. Il eſt vray qu’il en trouua l’occaſion le iour ſuiuant malgré qu’elle en euſt : mais comme elle eſtoit infiniment adroite, & qu’elle ſçauoit qu’il n’eſtoit pas temps de le maltraiter, ſi elle vouloit ſeruir Aronce, de qui elle attendoit d’eſtre puiſſamment protegée, s’il pouuoit eſtre reconnu pour ce qu’il eſtoit, elle viuoit aueque luy auec vne certaine ciuilité qui luy donnoit de l’eſperance, quoy que ſes paroles ne luy en deuſſent pas donner. Cependant dés que la victoire d’Aronce eut eſtably le calme à Perouſe, Mezence ſongea à la perte de Porſenna, & penſa en meſme temps tout de bon à marier la Princeſſe ſa Fille. Mais comme il ne pouuoit ſonger à cette ſeconde choſe, que l’autre ne fuſt executée, il com-