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liberté : & il ſe fit des choſes ſi glorieuſes pour Aronce à ſon entrée dans Perouſe, que ſa modeſtie l’en fit rougir. Tiberinus diſſimula pourtant la douleur ſecrette qu’il en auoit & fut chez la Princeſſe des Leontins, dés qu’il eut conduit Mezence iuſques à ſon Palais, mais il y fut auec vn chagrin eſtrange : luy ſemblant qu’il luy eſtoit honteux de paroiſtre deuant vne Princeſſe dont il eſtoit amoureux, puis qu’il n’auoit pas remporté la principale gloire de ce qui c’eſtoit paſſé. Mais à peine y fut-il, qu’Aronce & Celere (qui ne craignoient pas de l’interompre, parce qu’ils ſçauoient les veritables ſentimens de la Princeſſe des Leontins) y arriuerent : ſi bien que Tiberinus faiſant alors vn grand effort pour ſe contraindre, commença de loüer Aronce : qui l’interompant modeſtement ſe mit à le loüer luy meſme,