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maintenir aupres de Mezence, qu’il n’oublia rien pour cela. Les choſes eſtant en ces termes, ceux d’Arezze & de Crotone firent vne irruption ſi ſubite, & entrerent ſi auant dans les Terres de celuy qu’ils vouloient auoir pour Ennemy, que Perouſe en fut allarmée : & Mezence luy meſme tout fier & tout braue qu’il eſtoit, penſa abandonner la Capitale de ſon Eſtat, & ſe retirer dans vne des Iſles du Lac de Traſimene, iuſques à ce qu’il euſt amaſſé quelques Forces. Mais Aronce qui auoit alors ſa familiarité toute entiere, s’y oppoſa fortement : & ſçeut ſi bien luy perſuader qu’en ces occaſions il eſtoit tres dangereux de fuir, & de teſmoigner d’auoir de la crainte, qu’il ſe reſolut à demeurer, & à faire ce qu’il pourroit pour faire Teſte aux Ennemis. Comme il auoit touſiours quelques Troupes ſur pied, à cauſe qu’il n’auoit iamais